Traiter les cyanobactéries en aquarium d’eau douce, eau de mer et bassin

Publié le : 07/08/2022 11:30:55
Catégories : Maintenance Rss feed

Traiter les cyanobactéries en aquarium d’eau douce, eau de mer et bassin

Les cyanobactéries sont la hantise des aquariophiles ! Ces micro-organismes que l’on a longtemps appelés à tort les algues bleues ont la capacité de coloniser l’eau douce comme l’eau de mer des aquariums et des bassins. Il importe de vous en prémunir, car une fois installées dans votre eau, les éradiquer s’avère ardu.

Comment reconnaître les cyanobactéries ?

Les cyanobactéries affichent des couleurs vives, notamment le vert fluo avec des reflets bleus. Elles apparaissent parfois de couleur bleue, rouge, violette, brune, orange ou jaune. Leur texture est visqueuse ou gélatineuse et elles dégagent une odeur nauséabonde. Les relents mélangent des effluves d’acétone, de terre moisie et de boue de marécage.

Les cyanobactéries se développent par plaques et finissent par former un tapis dans votre aquarium ou bassin. Elles emprisonnent des bulles d’oxygènes dans leurs agglomérats gluants. Malheureusement, elles sont difficiles à détecter au début de leur développement. En revanche, une fois leur propagation entamée, vous ne pouvez plus les rater !

Que sont les cyanobactéries ?

Les cyanobactéries — également appelées cyanophycées — furent considérées comme des algues, jusqu’à ce que les scientifiques découvrent qu’il s’agissait de bactéries qu’ils ont classées avec les eubactéries. La méprise provenait de leur apparence, mais aussi de leur capacité à pratiquer la photosynthèse, à l’instar des algues. Les cyanobactéries s’établissent en quelque sorte à la frontière entre le monde animal et le monde végétal, entre la bactérie et l’algue.  

Le terme de « cyanobactéries » fut choisi en raison de leur couleur cyan qui se situe entre le bleu et le vert. Les cyanobactéries possèdent des pigments bleus appelés phycocyanines, ainsi que des pigments rouges dénommés phycoérythrines qui masquent la chlorophylle verte.

Les différents genres et espèces de cyanobactéries

Les cyanobactéries sont regroupées en 130 genres, représentant plusieurs milliers d’espèces. Ces organismes complexes apparaissent indestructibles. Ils ont en effet survécu à tous les bouleversements de la planète, tandis que les espèces animales succombaient aux catastrophes et aux changements trop radicaux de climat. Les plus anciennes traces de cyanobactéries furent découvertes en Australie au sein de roches stromatolites datant de plus de 3,5 milliards d’années.

Les cyanobactéries colonisent tous les milieux : eau douce, eau de mer, océans, lacs, marais, glaciers des pôles, eaux thermales très chaudes. Elles vivent disséminées dans l’eau et évoluant librement, ou sous forme benthique (c’est-à-dire au fond de l’eau), fixées au sol.

Si l’occasion se présente, les cyanobactéries utilisent leur environnement pour fabriquer leur propre matière organique. Toutefois, en l’absence d’éléments adéquats, elles se gèrent de façon autonome en utilisant la lumière naturelle ou artificielle.

Le système d’autodéfense des cyanobactéries

Les cyanobactéries ont trouvé le meilleur moyen de se défendre : elles sont toxiques pour les poissons et autres organismes qui voudraient les attaquer. Leur toxicité s’avère variable, mais toujours présente. Les organismes nettoyeurs que vous pouvez introduire dans votre aquarium, comme les escargots par exemple, n’y toucheront pas.

Les cyanobactéries irritent la peau, peuvent détruire le système nerveux ou attaquer le foie. Certaines d’entre elles sont dangereuses pour l’homme, provocant des troubles cutanés, des conjonctivites et des gastro-entérites, entre autres.

La prolifération des cyanobactéries dans les aquariums et bassins

Les habitants de votre aquarium ou bassin ne s’attaqueront pas aux cyanobactéries en raison de leur toxicité ; ils ne risquent donc rien directement. En revanche, la prolifération des cyanobactéries affecte la flore de votre bassin. Le tapis qu’elles forment se dépose sur les feuilles et tiges, ce qui asphyxie les plantes. Parce que privée de la photosynthèse et toute activité chlorophyllienne, la flore perd de sa vigueur, s’étouffe et meurt.

La vitesse de régénération des cyanobactéries est sidérante. Alors que vous venez tout juste de nettoyer votre aquarium, les quelques bactéries que vous n’aurez pas réussi à déloger se démultiplient instantanément. En quelques heures, elles représentent un volume considérable, colonisant le fond et les parois du bassin, en plus des plantes et de vos accessoires de décoration.

Les causes de l’apparition des cyanobactéries en aquariophilie ?

Vous l’aurez compris, il apparaît impératif de prévenir la multiplication des cyanobactéries, tant elles sont ensuite difficiles à déloger. Elles sont en réalité toujours présentes dans un aquarium, mais elles ne peuvent déclencher leur multiplication qu’en présence de certains facteurs.

Voici quelques-unes des causes principales qui engendrent l’apparition de cyanobactéries.

  • Déséquilibre de l’eau, qu’elle soit douce ou salée.
  • Mauvais entretien du bassin.
  • Présence de débris organiques en décomposition au sol, feuilles et plantes notamment.
  • Changements d’eau insuffisants.
  • Trop haute température.
  • Eau ne circulant pas partout dans le bassin, engendrant des zones d’inactivité totale.
  • Nettoyages trop rares.
  • Filtre inadapté ou mal entretenu.
  • Brassage insuffisant, notamment en surface, d’où un manque d’oxygène.
  • Nourriture trop riche en protéines.
  • Nourriture distribuée en trop grande quantité, laissant des déchets organiques.
  • Cadavres en décomposition d’un poisson qui n’aurait pas été évacué.

Présence de cuivre dans l’emploi de médicaments par exemple. Les résidus de cuivre tuent les bonnes bactéries et déséquilibrent par conséquent l’eau.

Si l’un de vos bassins est colonisé par les cyanobactéries et que vous possédez plusieurs aquariums, n’utilisez jamais les mêmes outils pour les entretenir, car vous risquez à coup sûr la contamination de l’ensemble de vos bassins. D’autre part, pensez bien à vous laver les mains lorsque vous passez d’un bassin à l’autre.

Comment éradiquer les cyanobactéries ?

Les cyanobactéries montrant une résistance hors du commun, il est conseillé d’appliquer plusieurs méthodes à la fois pour espérer vous en débarrasser.

1) Les opérations manuelles d’entretien du bassin

Votre première tâche est de nettoyer le bassin. Supprimez toutes les cyanobactéries visibles en les siphonnant. Si les cyanobactéries sont gluantes et gélatineuses, c’est parce qu’elles sécrètent des mucilages. Lorsque vous aspirez le tapis parasite, vous retirez majoritairement cette substance gluante qui permet de souder entre elles les cyanobactéries. Vous allez bien sûr les affaiblir, mais pas les vaincre en totalité.

Montrez-vous donc particulièrement minutieux, car tout élément vous échappant est prétexte pour une nouvelle prolifération. Nettoyez tous les éléments de décor, le sol et les parois. Munissez-vous d’une brosse à dents et d’un grattoir à algues pour vous aider.

Tant que vous n’êtes pas certain d’avoir circonscrit le problème, vous devez vous astreindre à un suivi plus intense de votre bassin. Vous devez ainsi augmenter la fréquence de :

  • changement d’eau ;
  • nettoyage du bassin ;
  • nettoyage des filtres ;
  • surveillance de la qualité de l’eau.

2) Le black-out du bassin

Réglez votre éclairage en qualité et en intensité. Les cyanobactéries utilisant la photosynthèse, les priver de lumière entrave leur développement. Vous pouvez même mettre votre aquarium dans le noir durant quelques jours. N’abusez pas bien sûr pour ne pas nuire à votre faune et à votre flore.

Il faut au minimum 4 jours de black-out pour que cette technique fasse effet. Pour tester cette méthode, vous ne devez pas posséder de végétaux délicats ni de flore récifale qui éprouvent un besoin vital de lumière.

Il n’est pas non plus recommandé de répéter le black-out à trop courte échéance en cas de nouvelle prolifération, car vous vous exposez à un déséquilibre profond de votre écosystème.

3) Les aménagements du bassin

Vous pouvez ajouter des plantes à croissance rapide dont l’objectif est de concurrencer les cyanobactéries et d’apporter de l’oxygène au bassin.

Il est aussi recommandé d’augmenter le brassage de l’eau avec un filtre plus puissant ou une pompe de brassage.

Enfin, si vous le pouvez, supprimez provisoirement des accessoires de décor qui constituent autant de cachettes possibles pour les cyanobactéries.

4) Le rééquilibrage de l’eau

Procédez à un rééquilibrage de l’eau en ajoutant des bactéries vivantes. Elles peuvent être issues d’un autre aquarium sain en effectuant un simple prélèvement d’eau. Vous pouvez sinon les trouver dans le commerce.

5) Les traitements spécifiques pour traiter les cyanobactéries

Si toutes vos tentatives pour éradiquer les cyanobactéries se sont révélées infructueuses, vous pouvez recourir à des traitements spécifiques. 4 produits s’y prêtent particulièrement. Ils vous permettent de nettoyer votre aquarium, sans porter atteinte à votre flore ou à votre faune, quelle qu’elle soit : poissons, crevettes, escargots, coraux, etc. D’autre part, ces produits n’utilisent ni composés de cuivre ni antibiotiques aujourd’hui interdits. Ils traitent les algues parasites dont vous souhaitez vous débarrasser, mais n’affectent pas les bactéries bénéfiques qui participent à l’équilibre de l’eau de votre bassin.

Les traitements peuvent nécessiter plusieurs applications. Pour chacun de ces quatre produits, nous vous invitons à consulter la fiche technique pour vérifier leur champ d’application, notamment s’ils sont conçus pour l’eau douce ou pour l’eau de mer. Leur posologie et leur méthode d’application sont également précisées.

Pour aider votre traitement à faire effet plus vite et plus efficacement, siphonnez les cyanobactéries présentes dans votre aquarium avec application avant de traiter. D’autre part, vous devez attendre le temps indiqué sur la notice du produit pour constater les améliorations.

Restez toujours vigilant dans l’entretien de votre aquarium et vous aurez toutes les chances d’éviter l’apparition des cyanobactéries.

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